La mouette

La mouette

Après cette journée La mouette dort, épuisée, dans sa petite chambre à 4 roues, tout en haut delà se trouve un grand phare gris. Mauvais sommeil, ponctué d’une pluie bien froide, que de mauvais souvenirs avec ce temps gris, trop d’émotions, de sensations douloureuses, de passages à gais boueux. Un petit matin gris, les formes et les contours ont à̀ peine finie de s’accoucher de la nuit. Un peu de brise fraîche. Le phare, tout seul au milieu de la Manche. Vers l’est, une vague traînée brune entre la terre et l’eau, marque que le continent est là-bas, quelque par, en face de l’Angleterre. Mer calme. Quelques vagues viennent, à la queue leu leu, comme avec regret, s’échouer tendrement aux pieds des grandes falaises, grises et tristes. Seul, vers l’ouest, un bateau, de pêche qui relève son filet, un autre rentre dans la brume, la passe mouvementée de l’entrée du port de Fécamp. Sur le bateau les hommes travaillent, comme travaillent les pêcheurs, hâtifs, précis, méticuleux, silencieux. Mais l’un d’eux pourtant s’est arrêté, les yeux vers le ciel, il médite…
C’est beau dit le premier ! C’est tellement beau ! Comme elle joue ! Elle joue avec le vent.
Elle ne va plus dormir longtemps, pauvre petite mouette ! Mais elle ne le sait pas encore, elle se repose et prend quelques forces malgré́ tout ! Dieu soit loué. Avec hâte, les deux hommes ont repris leur travail, parce que la pêche est un métier rude et que les filets n’attendent pas.
La mouette vient de s’éveiller. En un seul instant, elle s´éveille à peine lucide. Tantôt, quelque part, encore dans son sommeil, elle a entendu le grand adieu sans adieu de son bel ami blanc. Allons n’y pensons plus ! Il est trop tard ; une page est finie, une page est bouclée. Une occasion manquée d’apercevoir un coin de ciel bleu. Ce sera pour la prochaine fois, mais que de souvenirs pleins les yeux, bien tristes de la quitter. Ce n’est qu’un au revoir….
Quelqu’un se reconnaîtra…

LD Historien de l’OOCB.